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DÉPART DE LA PLACE DU GOUVERNEMENT À ALGER — Alexandre Promio, 1903

« C’est un film, comme il y en a quelques-uns dans la filmographie Lumière, où l’on écrit avec la caméra. Ce n’est pas un film qu’on peut raconter, c’est un film qu’on ne peut que voir. Pourquoi ? Parce que son existence même est due au fait qu’il est un film, c’est la caméra même qui lui donne son existence. Et ça, c’est le propre de Lumière, c’est le propre de la modernité esthétique. La caméra, en l’occurrence, est posée à l’arrière d’un tramway, elle s’éloigne d’une mosquée, on assiste à un panorama arrière.

Avec ce film, la ville d’Alger, qu’on appelle depuis toujours « Alger la blanche », mérite décidément bien son nom. Quand on regarde un film de Lumière, avec ses dix-sept mètres de pellicule et cette durée très précise de cinquante secondes, on a cette conscience angoissée du temps qui s’écoule. C’est quelque chose que l’on ressent beaucoup avec ce film : on voudrait qu’il ne s’arrête jamais, mais en même temps, c’est un plan de cinquante secondes, et il est absolument parfait. » Thierry Frémaux

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